mardi 29 septembre 2015

Pour la première fois il n'y a plus d'après

A l'opposé d'un Maffesoli dans L'ordre des choses qui s'interroge sur le monde qui vient, Régis Debray ausculte croyances et valeurs d'un monde finissant dans ce très bel entretien donné au Point (24/09/2015). Ce monde dont il fait parti et qui disparait sous ses yeux le laisse de façon assez paradoxale d'humeur légère tout en le plongeant dans un profond nihilisme.
J'ai retenu ce passage qui me parait important sur la fin des croyances messianiques, de cette idée de lendemain voire de progrès qui peuplait la plupart des concepts de la société moderne : école, politique, travail, république, laïcité..
A rapprocher également du dernier atelier Transit city
"..l'histoire comme accomplissement d'un grand dessein, comme émancipation de l'humanité en marche vers son salut.Cette idée messianique, nous la tenons tout libre penseur qu'on soit , du judéo-christianisme.Elle a longtemps fait de nous , les progressistes, des descendants d'Abraham et d'Isaïe sans le savoir. Or le bureau des affaires eschatologiques a fermé. Plus aucune grande promesse n'est crédible.Avez vous noté le raccourcissement des cycles d'espérance en occident ? Le christianisme ? 20 siècles. Le scientisme ? 2 siècles. Le socialisme ? Moins d'un siècle. L'européisme? Un demi-siècle.
Résultat, une première historique : la peur sans espoir….
Pour la première  fois il n'y a plus d'après.Ni au ciel, ni sur terre."