vendredi 29 janvier 2010

Lexique 39 : acceptation du changement et nécessité

"Les hommes n'acceptent le changement que dans la nécessité et ne voient la nécessité que dans la crise." Jean Monnet.

mercredi 27 janvier 2010

Les nouvelles menaces (5) : Survivre aux crises

Le dernier ouvrage Jacques Attali se présente sous la forme d'un guide de survie en période de crise ( j'en reparlerai) .Il fait également son propre catalogue des "Nouvelles menaces",appelées crises.
  • Les crises économiques :expliquant la crise actuelle comme "une difficulté profonde de l'Occident à compenser son épuisement par des ressources venues du reste du monde".."l'occident à court de ressources humaines, technologiques et financières a installé pour attirer celles du reste du monde , une globalisation des marchés lui permettant de maintenir son niveau de vie au prix d'une bulle financière planétaire". Son analyse est que l'Occident n'a plus les forces de rappel capables de contraindre les Etats en crise à restaurer leur budget et les banques leurs fonds propres . Les prochaines crises annoncées : les scénarios en U ou W de fin de crise, l'effondrement des entreprises hyper endettées (les banques préférant spéculer pour leur compte que d'investir au capital des entreprises), l'explosion de la bulle chinoise (par réalisation des marchés de sa gigantesque capacité de surproduction), l'hyperinflation ( croissance des déficits publics et remontée des prix des matières premières), effondrement du dollar, faillite de la Fed.
  • La crise énergétique : le peak oil technique désigne le moment ou la production deviendra provisoirement inférieure à la demande en raison de l'insuffisance des efforts de prospection; le peak oil absolu désigne le moment ou la moitié des réserves aura été consommée. Prévu vers 2030.
  • La crise écologique : seulement un chiffre sur les émissions de gaz carbonique; ils représentent aujourd'hui 9T/an/habitant en France et 23 aux USA et ne devraient faire qu'augmenter dans tous les pays émergents. On estime que seule une re descente autour de 2,5 devrait limiter les conséquences climatiques sus forme de : sécheresse , innondation, températures extrêmes..
  • La crise de santé et d'éducation : l'élévation du niveau de vie entraîne partout une augmentation des dépenses de santé et d'éducation dont la productivité ne peut croître aussi rapidement que celle de l'industrie car elle reste avant tout un ensemble de services délivrés à la personne par ...d'autres personnes.
  • La pandémie incontrolable : tout à fait en accord avec l'atelier Transit City sur la Pandémie
  • Les crises politiques et militaires : idem pour le rapport CIA


Paroles de psys sur la Crise(1)


Paroles de psys : ils sont partout dans notre société à écouter problèmes, fatigues et bobos des individus en crise; quel est leur point de vue sur une société en plein changement ?

Récits et commentaires sur le colloque organisé le 22/01 par la SFP (Société française de psychologie) sur le thème de : "Paroles de psys sur la crise".

1/Déroulement pyschologique de la gestion de crise :
Vétéran très alerte de la gestion de crise, le professeur Louis Crocq, ancien militaire, psychiatre, créateur des cellules médico psychologiques (CUM) et spécialiste des traumas de guerre déroule la présentation de son dernier livre : "Gérer les grandes crises".
Son tableau des acteurs , critères et modes de gestion de la crise est solide, éprouvé par des années de pratique et a le mérite de sortir du "tout communication " souvent entendu en entreprise.
La gestion de la communication n'est en effet qu'une partie, importante certes, mais une partie seulement de la gestion de la crise. Communiquer sur la crise ne suffit pas à manager et encore moins résoudre la crise.
Son importance a grandi sous la montée en puissance dans les organisations d'une culture de la communication "dominante" (il faut ) et de ces 4 nouveaux impératifs :
- "il faut envoyer des messages "ou plutôt ne pas communiquer n'est plus supportable pour une organisation et ses acteurs;un indicateur d'activité en période de crise.
- "il faut répondre aux sollicitations extérieures" quitte à automatiser les réponses et les répondant pour créer un réseau de boites mails et boites vocales. C'est bien connu : plus les entreprises sont communicantes moins les personnes sont joignables par leurs clients, partenaires, collaborateurs.
- "il faut communiquer instantanément à tous" sous la pression des outils du 2.0 rendant plus difficile encore la prise de recule sur les événements et leur décryptage.
- "il faut inventer un story telling" de la crise, de la sortie de crise" pour accélérer le processus de résolution et peut être faire ainsi l'économie d'un travail de fond

La production impératives de messages devient ainsi la préoccupation majeure de l'organisation dans la crise et ce parfois au détriment de sa résolution.
Ainsi se met en place un nouveau mythe de la "puissance réparatrice" de la communication en temps de crise et le recours quasi exclusif des communicants (au détriment d'autres expertises : consultants ,psychologues, sociologues..) contribue à le faire exister.

dimanche 24 janvier 2010

Perspectives 10 (2) : Du déficit managérial aux risques psychosociaux...



Apparition récente ou plutôt développement très rapide en France ,dans les entreprises du concept de risques psycho sociaux : 47 % des salariés en France déclarent éprouver souvent du stress au travail (source CSA/Liaisons sociales). Un tiers des salariés présente des difficultés psychologiques (source IFAS). (source wikipédia ).
On distingue la notion de troubles, de manifestations apparentes ..: il y a troubles lorsqu’un ou plusieurs déséquilibres sont constatés chez les salariés qui se traduisent par les manifestations suivantes : stress,mal-être,inquiétude (source wikipédia ).Ces manifestations peuvent se développer sous des formes aggravées : angoisse,souffrance,épuisement au travail (burn-out),dépression, ...(source wikipédia )
...de la notion de risques, un peu plus floue il faut bien le dire puisque considérant qu'ils proviennent d'un ensemble de facteurs comprenant l'activité, l'entreprise et les caractéristiques des salariés...
A partir du moment où des phénomènes ont été observé, certain très médiatisés ( Renault, France Télécom, Film la Mise à mort du travail) des risques identifiés, des plans d'action de précaution, destinés à diminuer les risques sont apparus dans les plus grandes entreprises.

Plusieurs points d'action peuvent permettre d'agir et de prévenir le stress et les autres risques psychosociaux. L'intervention pluridisciplinaire peut ainsi agir sur Les parcours et perspectives professionnels,Les Dispositifs de reconnaissance au travail,Le Processus de recrutement et d’intégration,La Définition des compétences et formation,Les Modes de régulation des relations de travail,Le Système de prescription du travail (quantité/qualité/relation client),la Définition des rôles et des responsabilités dans l’organisation du travail,Moyens et environnement de travail,Gestion des âges, …(source wikipédia ).

D'autant qu'en parallèle un "Accord National Interprofessionnel sur le Stress au Travail", était mis en place par les partenaires sociaux :

  • L’employeur est responsable de protéger la santé mentale des salariés de l’entreprise au même titre que la santé physique
  • Les salariés ont obligation de se conformer aux mesures de protection déterminées par l’employeur
  • Toute entreprise est susceptible d’être affectée par le stress au travail, quelle que soit sa taille, son type d’activité, le type de contrat (ce qui ne veut pas dire que toutes les entreprises sont touchées).
  • Une description du stress en général et du stress au travail est donnée en précisant que le stress vécu au travail ne trouve pas forcément son origine dans l’entreprise
  • L’objet de l’accord est de fournir un cadre pour traiter le stress du travail (prévenir, éviter, détecter, faire face), de participer à la prise de conscience par tous les acteurs des impacts économiques et sociaux.
  • L’accord ne donne pas de liste exhaustive d’indicateurs permettant d’identifier une situation de stress au travail dans l'entreprise mais donne quelques pistes : absentéisme, turn-over, accidents du travail et maladies professionnelles, plaintes et conflits personnels, actes de violence sur soi ou sur les autres et augmentation significatives de visites spontanées au service médical
  • L’accord fournit quelques pistes également sur les points à analyser en cas d’identification de situation de stress au travail dans les domaines suivants : contenu et organisation du travail, environnement de travail, communication et en dernier lieu, les facteurs subjectifs.
  • Tout problème détecté doit donner lieu à des actions en vu de l’éliminer voire de le réduire. Mais selon la logique classique qu’il vaut mieux prévenir que guérir, l’accord insiste sur la prévention en la matière.
  • Il est clairement précisé que le médecin du travail est une ressource pour identifier les problèmes de stress au travail en rappelant que la salarié est protégé par lesecret médical.

Sur le fond il ne s'agit pas de nier ce phénomène: à partir du moment ou il est observé, mesuré un phénomène commence à exister. Les pathologies liées aux nouvelles conditions de travailler existent, elles sont constatées de tous les praticiens (consultants, psychologues, médecins) . Mais difficile de faire la part des choses entre une maladie musculo-squelettique, un burn out et un sentiment de mal être commun à un service, une entreprise. S'agit- il vraiment du même phénomène ?
Autrement dit à analyser ces phénomènes uniquement d'un oeil médical ne risque-t-on pas de grossir la perspective ?
S'il ne s'agit pas non plus d'apporter une analyse politico-freudienne comme l'aurait Michel Foucaut le ferait à merveille Bernard Stiegler (une tentative de médicalisation d'un champ traditionnellement livré à l'affrontement des luttes de classe, dirait-il peut être), on peut quand même se poser la question : de quoi les risques psycho-sociaux sont-ils le signe ?
Comment ne pas s'étonner en effet que ce phénomène se développe au moment même où le temps managérial investi (TMI) n'a jamais aussi faible dans les entreprises .
J'appelle TMI le temps investi par l'entreprise en dehors du temps opérationnel.
C'est à dire le temps des managers consacré à : se former au management (si,si ça peut être utile), accompagner leurs collaborateurs (nombre de managers que je vois en entreprise ne font jamais de point , optimiser les modes de travail en commun ( répartition des tâches, suivi..).
Il faut dire qu'à l'ère du 2.0 parler management paraît incongru alors que ces entreprises se développant multiplient les connections entre personnes et donc les situations managériales .
Un DRH me confiait récemment que dans son comité de direction personne ne voulait parler sérieusement management et qu'il s'apprêtait à faire une étude de climat social !





vendredi 22 janvier 2010

Lexique 38 : Changement et crise

"Le changement du monde n'est pas seulement création, progrès, il est d'abord et toujours décomposition, crise" Alain Touraine

mardi 19 janvier 2010

La compagnie du changement

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vendredi 15 janvier 2010

Lexique 37 : Anticiper

"Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu'il nous prenne par la gorge".
Winston Churchill.

mercredi 13 janvier 2010

Les nouvelles menaces (4) :Le nouveau rapport de la cia



Comment sera le monde en 2025 ?
Après la pandémie c'est la question à laquelle nous allons nous intéresser , question centrale que pose le nouveau rapport CIA .
Publié par le NiC ( conseil national du renseignement aux usa) ce rapport livre les réflexions de l'agence sur l'avenir proche , jusqu'en 2025.
Le projet est de livrer clé en main des "scénarios construits et alternatifs au destin de notre monde".
Plusieurs films catastrophes, c'est à nouveau à la mode en ce moment " sont ainsi proposés comme autant de signaux d'alerte nécessaires à une approche globale.
Parmi les principaux scénarios :
- Tout d'abord, c'est d'actualité actuellement avec Copenhague,l'hypothèse climatique : suite à une explosion de quantité CO2 dans l'atmosphère , on assiste à une montée des eaux à NY qui contraint WS à déménager;Le stress du manque d'eau au Sahel et le défrichement de la forêt amazonienne auraient accéléré le danger.
- La transmission d'une maladie ,sans vaccin connu ,venue de l'Afrique ( scénario inspiré d'Ebola )
- La montée en puissance technologique du terrorisme , tout d'abord biologique ( variole , anthrax), le plus simple à mettre en oeuvre puis radiologique voire nucléaire en jouant du progrès de la miniaturisation des bombes.

Le rapport isole également quelques états qui pourraient à l'instar de la Somalie se" désintégrer " : le Yemen, le Soudan et plus gravement l'ensemble Afghanistan/Pakistan.
Les problèmes d'eau et d'énergie sont également cités mais jamis en profondeur.
Au passage on peut une fois de plus apprécier les talents des scénaristes américains qui de Hollywood à la CiA fournissent des scénarios du futur au monde entier.Au point où on arrive à se demander qui travaille pour ou avec qui.
Intéressantes également les catégories utilisées pour organiser les scénarios telles que : certitude relative/ impact probable;incertitude déterminante/conséquence éventuelle..
Donc petit jeu pour les années à venir : repérer dans les scénarios des futurs films à succès et des futurs "serial " de l'actualité les liens avec les propositions de ce rapport.

vendredi 8 janvier 2010

Lexique 36 : L'indispensable part d'Irrationnel


"Dès lors il faut penser que le déferlement de l’imaginaire, que les dérivations mythologiques et magiques, que les confusions de la subjectivité, que la multiplication des erreurs et la prolifération du désordre, loin d’avoir handicapé homo sapiens, sont au contraire liés à ses prodigieux développements. ” Edgar Morin, Le Paradigme perdu : la nature humaine Le Seuil, 1979

Les nouvelles menaces (3) : ET SI NOUS ENTRIONS DANS UNE NOUVELLE ÉPOQUE D'ÉMEUTES URBAINES ?


Et si nous nous interrogions sur le sens de la multiplications des émeutes urbaines ?

Et si on sortait d'une vision sécuritaire pour une vision réellement politique ?

Et si ces émeutes annonçaient la fin d'une certaine façon de faire de la politique ?

Et si ces mouvements devaient modifier en profondeur les espaces de nos cités ?

Bref si on essayait enfin de comprendre ce que ces mouvements pouvaient dire sur nos villes de demain ?
Voici quelques unes des questions traitées dans le dernier atelier de Transit city. de décembre dernier.
François Bellanger avait invité Alain BERTHO, professeur d'anthropologie à l'Institut d'Études Européennes qui est l'auteur du tout récent livre Le Temps des émeutes
L'auteur met notamment en avant une recrudescence des émeutes dans le monde entier avec un processus similaire d'explosion de colère sans organisation de revendication politique.
Il met également à jour un cycle des émeutes d'environ 50 ans dans le monde .

vendredi 1 janvier 2010

Très bonne année 2010 à toutes et à tous. Et surtout n' oubliez pas ...



“Mieux vaut penser le changement que changer le pansement . » Francis Blanche.