jeudi 31 décembre 2009

Images (1) :Des années 00 aux années 10

Images : beaucoup de commentaires sur la fin des années 2000 , beaucoup de commentaires et finalement une seule image : 110901. Quelles images figurent ces changements d'époque ?

La fin de l'année le temps des bilans, bientôt, après le réveillon viendront le temps des bonnes résolutions. Cette année, nous sommes gâtés, fin de décennie : que faut -il retenir des années 00. Faisons défiler quelques tags d'événements de Libération au figaro :
- Pour Libération les années 00 furent celles des conservatismes : politique ,économique et religieux.
Ils en furent les héros : Nicolas Sarkosy l'hyperprésident, Loana "le canon de la télé javellisée, Jack Bauer le héros ultra speed , Ben Laden "l'ennemi public fantôme", Zidane "lhomme de tête du football,Barack Obama "le retour du rêve américain"...
Les 10 mots qui ont compté : Google, tsunami, rtt, alter, story telling, diversité, réchauffement, bling-bling, pacs, non.
Les 10 images, sans surprise pour la première :le 11 septembre
Les 10 objets , là non plus point de surprise avec : l'euro, le téléphone portable (T'es ou ?), la PSP, la voiture low cost, le sex toys, la combinaison gagnante, l'appareil numérique, le CD, le Bio.
- Pour le Figaro, 10 révolutions qui ont changé notre vie : les djihadistes déclarent la guerre à l'occident, Google Facebook Tweeter . .l'ère numérique, la déferlante ADN, Génération 35h, la peopolisation ou le triomphe du tout à l'égo, de l'argent roi à l'argent fou, au nom du principe de précaution, l'irruption du droit des minorités, jamais sans mon mobile, l'éveil de la conscience verte.
- Pour le JDD : portable, euro, télé-réalité, écologie, google wifi mp3, les virus.

A noter pour finir les 10 disparus ,avec qui sont partis un peu de .. et de .. : Charles Trenet, Marlon Brando, Cartier Bresson, Sagan, Deridda, Arafat, JP2, James Brown, Bergman, Saint Laurent, Soljénitsyne, Paul Newman, Bashung, Michael Jackso , Levi-strauss (Claude).

Bonnes 10 prochaines années.

vendredi 25 décembre 2009

Lexique 35 : changer le monde

"La chose importante à garder en tête est qu'il ne faut jamais attendre pour commencer à changer le monde"
Anne Franck.

samedi 19 décembre 2009

Lexique 34 : La limite



"Un SS, un  bourreau peut tuer un homme, mais il ne peut pas le changer en autre chose."    Robert Antelme. L'espèce humaine

mardi 15 décembre 2009

Les nouvelles Menaces (2) : L'importation des inégalités sociales via la mondialisation indienne


D'après l'atelier Transit City du 25/11 animé par François Bellanger avec Eve Charrin,auteur de l'Inde à l'assaut du monde, comme invité principal. Dans la continuité du travail de l'année sur les nouvelles menaces, après l'atelier de septembre sur la pandémie la question posée était de savoir si l'Inde n'est pas pour nous un miroir de l'accroissement des inégalités. Autrement dit : "que sommes nous en en train d'importer d'Inde en parallèle de nos achats de services technologiques ??
1 Le modèle urbain de l'archipel :
Chaque zone urbaine est constitué d'ilots séparés les uns des autres sans beaucoup de liens entre eux.
Ainsi chaque zone possède à la mesure de ses moyens son propre générateur ou système de gestion d'eau, de haut débit...
Les malls ,sièges sociaux de grandes entreprises,centres de recherche délocalisés d'entreprises mondiales, chaque territoire est une île qui grandit et fait rêver la classe moyenne comme les villes nouvelles décentralisées (il en existerait même une en projet résevée aux Non Residents India).
Les habitants de ces ilôts ont souvent plus de communications et de proximité avec leurs cousins migrants volontaires de Londres ou de Californie qu' avec les habitants du slumdog à 50 m de chez eux (et ce malgré les liens d'interdépendance, les uns travaillant pour les autres).
2 Le pari de de l'Inde Hightech :
C'est l'Inde qui gagne ,celle à laquelle chacun s'identifie ou voudrait s'identifier.
C'est aussi le fruit d'une stratégie : percevant qu'elle n'avait pas d'infrastructures fortes ( énergie, routes, réseau ferroviaire) ni de moyens politiques et financiers de le créer rapidement ,l'Inde a choisi dès les années 90 de tirer sa croissance du High tech et du soft ware peu demandeur en énergie. Une stratégie volontairement différente de celle de la Chine.
Les résultats : ce secteur à rapporter 52 milliards $ en 2008 soit 55% des exportations. C'est dix fois plus qu 'en 2000 et +25% par rapport à 2007.
Il continue donc à marcher très fort et surtout à créer des emplois d'ingénieur, de financier, de personnel médical..
L'image vue d'Occident du pays des call center est bien dépassée au moment où 50% des plus grosses entreprises mondiales délocalisent une partie de leur centre de recherche en Inde.
Malgré cela son niveau de développement apparaît au 130ième rang mondial, derrière la Namibie et les inégalités demeurent : la croissance est essentiellement élitiste.
3 La réalité de classe moyenne indienne :
Tout dépend comment on la regarde : avec le standard indien ( le revenu médian des indiens) ou le standard occidental ( les indiens possédant un revenu moyen occidental). Sous le premier angle il s'agit de 300 millions de personnes dont les revenus ne leur permet pas d'acheter des biens de consommation équivalents à ceux de la classe moyenne européenne. Sous le second il s'agit seulement de 50 à 100 millions d'indiens mais dont l'influence est importante dans la société moderne.

4 Les fondements inégalitaires de la nouvelle classe moyenne :
- Le système universitaire de production des élites : produit 500000 à 1 million d'ingénieurs hautement qualifiés chaque année dont certains très recherchés par les occidentaux.En même temps qu'il existe 350 millions d'illétrés amenés à ...le rester
- Le système inégalitaire des castes se perpétue dans ce système où les néobrahmanes travaillent aujourd'hui chez Microsoft après avoir accomplis de brillantes études, convaincus qu'ils sont que leurs ancêtres avaient eux mêmes inventé le 0.
Ce mythe est aujourd'hui très structurant, explique pourquoi les indiens anciens champions de math sont devenus des champions en informatique.
Malgré tout les castes moyennes continuent à dominer l'Inde économique et politique et tout se passe comme si les castes supérieures se sentant menacées par les tentatives d'abolition des années 80 s'étaient échappées par le haut ( effet de surplomb) par les étude et le high tech.
- L'hindouisme dans le sens où la recherche de pureté est une recherche très individualiste qui s'accommode très bien de l'enrichissement individuel et des inégalités ( on a 7 vies après tout c'est autant pour en profiter ou se refaire)
5 La diaspora indienne :
20 millions au total,des batisseurs de Dubaï aux businessmen de la Silicon Valley.
Aux USA la diaspora indienne dispose d'un revenu de 50% supérieur de celui de la middle class américaine. Une émigration d'élite qui se vit en "orbite" ,au dessus de son territoire .Très liée à sa culture elle ne s'intéresse que très peu à ses problèmes d'inégalité et préfèrent embellir sa maison qu'investir l'espace public.
6 Comment cela nous concerne t-il ?
En important des logiciels,des services à bas prix (un ingénieur indien vaut toujours 5 fois moins cher qu'un occidental) il y a importation des inégalités qui les ont produites.
La mondialisation a donc un effet inégalitaire (dans les deux sens)
Cela a pour conséquence de délocaliser des emplois et modifier les relations employeurs -employés sous cette menace.
La stratégie défensive de fuite vers des emplois de plus en plus qualifié est en échec et évolue vers des postes plus politiques, en contact avec les marchés.
"Après deux siècles de nivellement des inégalités au sein des pays occidentaux et d'augmentation de celles ci entre l'occident et le reste du monde,il semblerait qu'un mouvement inverse s'opère. "
En Inde les classes moyennes sont gagnantes, les inégalités explosent par le haut, elles menacent directement l'identité indienne en important des codes occidentaux (habillement, altération de l'accent).
En occident c'est le système social qui est menacé avec un fort retentissement en France où l'espace public est égalitaire , méritocratique; dans la réalité tout ceci ne fonctionne qu'entre soi (personnes de la même classe).


vendredi 11 décembre 2009

Lexique 33 : La pression de l'environnement

“ L’histoire de la vie est événementielle. Une forme vivante en équilibre dans un milieu stable n’aura, en principe (il y a des exceptions), pas de raison de changer ; si par contre ce milieu se transforme, l’harmonie est rompue et pour retrouver un nouvel équilibre dans ce nouveau milieu, la forme vivante en question doit se transformer à son tour (par mutations que l’on dit aléatoires et par sélection de celles-ci quand elles représentent un avantage ou par tout autre processus de “ modelage ” au nouvel environnement); on donne à cette transformation, comme si elle était inéluctable, le nom mal choisi d’évolution. ”                                                              Yves Coppens, Des étoiles à la penséeDiogène n° 155, 1991 

Temps de crise 17 : L'effet péripétique vu par Greenpeace

Superbe campagne réalisée par Greenpeace sur Copenhague.
Elle utilise pleinement la rhétorique "noémiste " décrite par Jean Pierre Dupuy dans la Métaphysique des Tsunamis .
En deux mots avant les images : "Noé qui annonçait régulièrement autour de lui le déluge et que personne n’écoutait, surgit un jour au milieu de son village, tout de noir vétu , le visage ravagé par la tristesse. Les villageois, ses compagnons de toujours, s’étonnent de le voir ainsi et l’interrogent . "Je porte votre deuil répond Noé car je sais que vous allez tous disparaître ,si vous ne vous préparez pas au déluge ". Puis Noé rentra chez lui. Quelques temps plus tard on vit plusieurs villageois se présenter devant Noé et lui demander : "que pourrions nous faire pour ce qui doit arriver ne nous arrive pas ?" Puis avec leur aide Noé dessina les plans, rassembla les matériaux, construisit son arche ...tout le monde connaît la suite. "
Ce que j'appelle l'effet péripétique : essayer d'influencer le réel , ses événements en installant une péripétie au récit.





mardi 8 décembre 2009

Méthodologies du changement (1) : Les deux types de changement


Le projet à travers ces quelques articles est de cerner les contours d'une approche du changement, au moment où tout est changement parfois jusqu'à la saturation.
Le premier article est sur Bateson : les fondamentaux.
LES DEUX TYPES DE CHANGEMENT
C'est à Gregory Bateson, figure de proue de l'Ecole de Palo Alto, que revient le mérite d'avoir apporté des éléments déterminants pour la compréhension du processus de changement. Ses apports, fruits d'une interdisciplinarité exemplaire, ont permis la mise en oeuvre d’une nouvelle pédagogie du changement. Bateson distingue deux types de changement dans les systèmes humains: le changement qui intervient à l’intérieur d'un système, qu'il nomme le changement 1, et le changement qui affecte et modifie le système lui-même, qu'il appelle le changement 2.
le changement 1 : l'homéostasie.Le changement 1 est celui qui permet au système de maintenir son homéostasie, son équilibre : la modification s' opère simplement au niveau des éléments du système. L'homéostasie d'un système réside dans son aptitude a exercer des phénomènes auto correcteurs sur les éléments internes ou externes qui menaceraient son équilibre. La boutade, " plus ça change et plus c'est la même chose ", que l'on entend fréquemment dans les cafés et les cantines au sujet des mesures prises par la direction d'une entreprise ou d'un gouvernement, traduit parfaitement combien les changements opérés n'aboutissent qu’à des solutions de niveau 1: solutions qui, précisément, contribuent à enclencher des mécanismes régulateurs, dits homéostatiques car ils maintiennent le système en son état. Ainsi nous-même tentons-nous le plus souvent, sans le savoir, de changer les choses en aboutissant " toujours à la même chose ". Cependant ce changement I par rétroaction est insuffisant dans certains cas. En effet, lorsqu'un système humain ne parvient plus à réguler ses échanges par ses mesures habituelles d'autocorrection et d'ajustement et lorsque les " solutions de bon sens " créent un peu plus de permanence, il entre alors en crise cela signifie qu'au sein du système, des changements d'un autre niveau, le niveau 2, s'imposent et que, s'ils ne sont pas introduits, le système tombe malade.
Le changement 2: l’évolution. Le changement 2 se caractérise par le fait que c'est le système lui-même qui se modifie ou qui est modifié. Pour reprendre des métaphores empruntées à Paul Watzlawick, le changement I s'apparente à l'action du thermostat qui régule la température en fonction des variables thermiques ou encore à celle de l'accélérateur de la voiture qui permet d'aller plus vite mais en conservant le même régime, alors que le changement 2 correspond à une intervention sur le levier de vitesse qui, modifiant alors le régime de la voiture, la fera passer à un niveau supérieur de puissance. Ainsi face à une côte très abrupte (changement de contexte), Si --le conducteur ne faisait qu'accélérer " un peu plus ", il n'effectuerait qu'un changement de niveau 1, solution qui amplifierait le problème car sa voiture (imaginons une petite cylindrée), un pet, plus a court de puissance, avancerait de plus en plus difficilement et finirait sans doute par caler Dans cet exemple, la solution consistant à changer de vitesse pour modifier le régime du moteur correspond précisément à un changement de niveau 2. L accès au changement 2 dans un système humain nécessite que les règles qui le régissent subissent des transformations. Et cette modification des règles d'un système humain relève, d'une reconstruction de la réalité, d'un changement de prémisses, voire d'hypothèses de base ou de présupposé. Ce changement 2 sur lequel l’équipe de Palo Alto s'est particulièrement mobilisée est celui qui nous intéresse ici en premier lieu .
LES TROIS NIVEAUX D'APPRENTISSAGE
Là encore, Bateson a mis en lumière comment s'opère l'apprentissage. Ses apports se sont révélés très utiles aux praticiens de la thérapie brève pour mettre en oeuvre de nouvelles stratégies susceptibles de favoriser le changement. Bateson distingue quatre niveaux d'apprentissage entre lesquels il dégage une notion essentielle, celle de la discontinuité.
Le niveau O Le niveau 0 de l'apprentissage correspond à l'arc réflexe et désigne tous les cas ou un même stimulus provoque systématiquement une même réponse c'est, par exemple, le mouvement qui nous fait instinctivement retirer notre main d'une source de chaleur trop vive.
Le niveau 1 Le niveau 1 fait référence au conditionnement ; il évoque la célère histoire du chien de Pavlov. L'apprentissage y correspond à un changement dans l'apprentissage O: en effet le chien, qui n'avait pas te réflexe instinctif de saliver au coup de sonnette, va apprendre à saliver lorsque la sonnette tinte ; et si le contexte du coup de sonnette ne change pas, le chien, lui, a appris à modifier une fois pour toutes sa réponse lorsqu'il l'entendra.
Le niveau 2 Au niveau 2 de l'apprentissage, il n'y a plus simplement apprentissage d'une réponse systématique à un stimulus, mais transfert du même apprentissage à d'autres contextes. Le sujet apprend a apprendre il est capable de transposer ce qu'il a appris. L'apprentissage de type 2 s'apparente au processus classique de généralisation, que nous utilisons tous lorsque nous unifions des contextes apparemment différents : par exemple, Si j'ai appris à conduire une voiture, je peux par la suite conduire n'importe laquelle. Les comportements humains, qui sont à la base de la socialisation de l'individu, peuvent êre considérés comme des apprentissages de type 2.
Le niveau 3 Atteindre l'apprentissage 3 relève du domaine de la psychothérapie, du développement personnel et de la conduite du changement en entreprise. L'apprentissage 3 est un indicateur de performance des formations au management, à la communication, à la conduite du changement qui visent une transformation des mentalités et des comportements : tel devrait être l'objectif prioritaire des formations au management en entreprise. En effet, seul l'apprentissage 3 permet à un système d'accéder au niveau 2 de changement, alors que l'apprentissage 2 au contraire maintient le système en l’état en renforçant son homéostasie. L'apprentissage 3 consiste à modifier les prémisses qui ont gouvernent les apprentissages de type 2 pour générer ensuite des comportements nouveaux plus adéquats. Selon Bateson, l'individu a besoin d'accéder au niveau 3 d'apprentissage lorsque des contradictions, des inadéquations, des souffrances et des blocages ont été engendré par des apprentissages de niveau 2. Ainsi lorsque les apprentissages de niveau 2 deviennent inopérants pour l'individu, sources d'enfermement, d’échecs et d'insatisfactions, celui-ci a besoin d'apprendre à changer ses habitudes acquises par l'apprentissage 2, c'est-à-dire à réorienter ses comportements dans des contextes plus appropriés. Par exemple, Si un individu se comporte de manière agressive dans tous les contextes ou il est contrarié et Si son agressivité systématique lui porte préjudice, alors il a besoin de passer à un apprentissage de type 3. Celui-ci consistera à lui permettre de limiter l'usage de son agressivité aux situations ou celle-ci s' avère pertinente savoir être agressif est utile dans certains cas. Mais la mise en oeuvre de l'apprentissage 3 par lui-même est beaucoup plus délicate car elle relève d'une réinterprétation de la réalité et non de l'effort ou de la volonté En effet lorsqu'un apprentissage de niveau 3 s'est accompli chez un individu, il s'est produit spontanément, involontairement, intuitivement. Le plus souvent il résulte d'un événement Si important dans la vie de celui-ci qu'il génère simultanément un changement automatique de sa vision du monde. L'apprentissage 3 s'accompagne nécessairement d'une redéfinition de soi-même et, en conséquence, de ceux impliqués dans la situation interactionnelle problématique. L'apprentissage 3 résulte d'une nouvelle construction de la réalité Il est le fruit d'un recadrage qui en libérant la dimension créative de l'individu générera d'autres réponses, plus appropriés. Les créations artistiques, de même que les grandes découvertes scientifiques, relèvent de l'apprentissage 3.
Toutes solutions issues d'apprentissages 2 vont à l'encontre d'une évolution en générant des changements de niveau 1, niveau qui précisément maintient les situations et renforce l'homéostasie des systèmes. Les multiples réformes dans l'Education nationale, les divers remèdes au chômage toujours croissant, les mesures pour réduire les dépenses de santé témoignent de l'inefficacité des solutions de niveau 2 pour générer le changement dans un système.

vendredi 4 décembre 2009

Lexique 32 : la rapidité


Une des lecons que je tire de ma propre expérience, c'est que j'étais allé trop vite.
Alain Juppé.

mardi 1 décembre 2009

Les nouvelles Menaces (1) : La Pandémie

Et si les peurs structuraient autant nos imaginaires que nos désirs ??
L'épidémie occupe une place centrale dans nos imaginaires.
Au XVIIième siècle dans le sillage des Lumières va naître un mythe ,celui de l'éradication des épidémies.Ce mythe va se développer pendant 2 siècles en même temps que le progrès scientifique pour se retourner dans les années 80 avec l'apparition de maladies nouvelles sida,ebola),de la résistance aux antibiotiques et une nouvelle croyance va émerger petit à petit : "il est désormais impossible compte tenu de l'évolution des virus et de la mondialisation d'échapper à une nouvelle pandémie"

Quelles sont les principales étapes de l'évolution de cette croyance :
1ière période : L'âge de la peste et de la quarantaine
La peste apparaît en Europe au XIV°s et sera pratiquement éradiquée au XIX°s.
La première grande peste de 1348 ,"la peste noire", va occasionner entre 25 et 50% de mortalité selon les lieux urbains.
  1. Les principales raisons : le mouvement d'urbanisation de l'époque déplace des populations et augmente les importations de blé des rives de la mer noire.Pendant la guerre entre génois et mongols, ces derniers vont catapulter des pestiférés morts sur les troupes ennemies. Vaincus par cette guerre bactériologique les génois s'enfuient et vont contaminer les ports d'escale. Une fois la peste identifiée les bateaux contaminés sont exclus de certain ports.Le port de Marseille voulant faire une bonne affaire en accueillant ces marchandises ,les laissent débarquées la peste avec.
  2. Le mode de protection nait à Raguse et à Venise: les malades sont mis à part sur une ile dans un Lazaret durant 40 jours;
  3. Le bilan est plutôt positif : à un rythme d'une épidémie tous les 10 ans ,seulement 4 ou 5 viendront des ports.
  4. La dernière peste de 1720 à Marseille : due à une nouvelle négligence qui voit malgré une mise ne quarantaine d'un bateau, le débarquement d'étoffes les plus précieuses par une poignée de marins. Cela va entraîner la construction de murs en cordon sanitaire de plus en plus grands au fur et à mesure de la progression de la maladie : 7 au total.
2ième période : L'english system et l'hygiénisme
Un basculement s'opère à l'occasion des épidémies de choléra en 1882;
La maladie provenant d'un pays pauvre suscite un débat chez les scientifiques entre ceux qui pensent qu'elle ne touchera pas les plus riches et les autres qui veulent maintenir le "cordon sanitaire".
Les libéraux préfèrent le faire sauter (un homme tous les 100 m, à portée de fusil coûte très cher et empêchent les échanges ) au profit d'un effort sur l'état sanitaire des villes,responsable de la propagation des maladies ( nouvelle croyance hygiéniste)
  1. Un nouveau dispositif se met en place : quand un bateau arrive les malades sont hospitalisés,on demande leur adresse aux autres et on les renvoie chez eux.
  2. La frontière de l'épidémie est repoussée à ...l'extérieur de l' Europe. L'Egypte, la Turquie ,le parcours du pèlerinage musulman deviennent la nouvelle frontière. Les anglais utilisent Malte comme escale avant l'Angleterre pour leurs bateaux. A l'intérieur des villes ,elle est identifiée par la déclaration d'ilots insalubres.
  3. Une politique d'assainissement de l'eau dans les villes se met en place en parallèle.
3ième période : La libre circulation et le facteur social.
  1. La lutte contre la tuberculose au début du XXième siècle fait apparaître une nouvelle controverse entre les tenant de la contagion médicale et ceux du facteur social aggravant. Les réponses ne sont pas les mêmes : les dispensaires sont des détecteurs de malades avant tout; vers 1920 il y a basculement avec le reconnaissance du facteur social aggravant. Durant toute cette période les médecins trichent avec les chiffres : 150000 morts par an annoncés alors qu'en réalité pas plus de 8000.
  2. Les passages de la grippe : on ne sait pas trop ce que sait mais on en observe les dégâts à plusieurs reprises : 1889 : 90000 morts;oct -nov 1918 sous fond de victoire : 240000 morts, la grippe est secondaire.La grippe de 1970 a fait 30000 morts et on en parle pas
En conclusion :
Une épidémie est toujours l'occasion de déplacement des acteurs et des jeux de pouvoir entre eux. Exemple le SRAS a permis à l'OMS de rentrer en Chine pour garantir aux occidentaux la non contamination des produits importés en occident.
Concernant les épidémies actuelles la question est de savoir si les occidentaux sauraient prendre les mesures dures nécessaires de sécurité, d'accès aux hopitaux, aux médicaments en cas d'événement imprévu grave.
D'après l'atelier Transit City du 25/09 animé par François Bellanger avec Patrice Bordelais ( EHESS) comme invité principal.

jeudi 26 novembre 2009

Lexique 31 : la mobilité du changement


"Puisque tout changement va d'un quelque chose vers un quelque chose "Aristote

mercredi 25 novembre 2009

Astuces et stratagèmes (12) : Faire monter l'ennemi au grenier puis retirer l'échelle


Une histoire de la tradition hébraïque raconte qu'un juge très fin devait juger un commerçant avide et sans scrupule pour une petite escroquerie.Le juge désirait lui donner une leçon de vie au delà du délit commis.Il proposa donc à l'accusé trois alternatives pour expier sa faute : payer une amende salée , recevoir en chatiment corporel 100 coups de baton sur le dos ou manger 10 kilos d'oignons crus. Le commerçant choisit évidemment de manger les oignons ; malheureusement pour lui il avait dès le 1ier kilo, le palais en feu , l'estomac en ébullition et une soif insupportable. Il tint bon et avala un autre kilo , après quoi ,désespéré , il implora qu'on lui donne de l'eau et qu'on le batte.
Les coups sur le dos furent si douloureux qu'au 50ième il supplia de pouvoir acquitter sa peine en payant l'amende.
(d'après Chevaucher son Tigre -Giorgio Nardone-Le Seuil 2008)

vendredi 20 novembre 2009

Temps de crise 16 : Extension de la triche en période de crise ?


La Triche est elle une pratique légitimée renforcée en période de crise ?
C'est la question que l'on peut se poser à travers deux actualités récentes : un geste effectué par une personne mais vue, revue et surtout commentée par des millions d'autres d'une part et des comportements au travail racontés dans une enquête mondiale effectuée par Pricewaterhouse Coopers (elle même racontée dans le Monde du 211109 que je remercie).
D'un côté une main faite sciemment (le joueur sait qu'il triche ou plutôt qu'il a triché , il s'en est d'ailleurs depuis excusé) pour marquer un but qui va qualifier l' équipe alors que celle ci est moribonde, totalement dominée depuis le début, menée au score par son adversaire, qui a de plus en plus de chances de l'emporter ; à cette minute l'enjeu est énorme tout le stade, les millions de téléspectateurs, TF1 et les sponsors retiennent leur souffle.
De l'autre des interviewés en entreprises sui considèrent à 46% (dans des entreprises de plus de 1000 salariés ) que la crise "créée un climat propice" à la la fraude ( détournement d'actif, fraude comptable ou corruption) et que 30% de ces entreprises en sont victimes."La source de ces fraudes est en majorité interne à l'entreprise et serait le fruit de la pression que la direction exercent sur leurs salariés".
Si les détournements d'actifs reste la fraude la plus fréquente, ce sont les malversations comptables qui ont le plus progressé (27% en 2007 à 39% en 2009), la manipulation permettant d'habiller les chiffres pour ne pas être pris en défaut dans son travail;
Plus intéressante encore est l'évolution du profil des fraudeurs : il ne s'agit plus seulement des employés, mais de plus en plus de cadres, du middle management voire des cadres supérieurs de l'entreprise.Ce seraient eux qui, selon PwC, seraient pris par le " triangle d'or de la fraude" : opportunité, rationalité, motivation.
l'opportunité de frauder car la plupart d'entre eux connaissent les procédures notamment les niveaux de perte au delà desquels se déclenche une alerte automatique; ils organiseraient leur fraudes à un niveau juste inférieur.
la rationalité de frauder car la plupart aurait l'opportunité de de produire de fausses notes de frais pour masquer leur escroquerie.
la motivation de frauder car ils ont parfois peur de perdre leur job face à des objectifs fixés à un niveau encore plus élevé en période de crise et souvent jugés intenables par tous.

Rien à voir avec la main de Thierry Henri me direz vous.
Pas si sur tant les point communs sont nombreux: la pression déjà évoquée ; l'opportunité qui s'est présentée à lui ,que l'on nomme fait de jeu en football et qui tend à faire basculer la responsabilité sur l'arbitre, non pas le garant mais le champ de vision dans laquelle s'exerce la loi, hors champ tout semble permis; la rationalité car connaissant très bien son sport il se doute bien que de la façon dont les choses sont engagées et qu'à moins d'un coup de pouce le match à toutes les chances d'être perdu; enfin la motivation cumulée sur ses épaules :la sienne de devenir le premier joueur français à participer à 4 coupes du monde,celle de l'équipe se qualifier,celle de tous ceux derrière eux qui se réjouissent par avance de ce futur spectacle en Afrique du sud.

Si on ajoute à cela les récentes études montrant une évolution significative du vol de marchandises, notamment de nourriture, dans les hypermarchés, la starification sur le net d'un convoyeur de fond devenu braqueur on peut légitimement tous se poser la question : mais de quoi l'extension de la triche en période de crise est elle le signe ?



vendredi 13 novembre 2009

Lexique 30 : Les conditions historiques du changement

“ La plupart des sociétés ont considéré le passé comme le modèle pour le présent. Mais il y a des interstices dans cette dévotion au passé par où s’insinuent l’innovation et le changement.” “ Quelle est la part d’innovation que les sociétés admettent dans leur attachement au passé ? Seules quelques sectes parviennent à s’isoler pour résister intégralement au changement. Les sociétés dites traditionnelles, en particulier paysannes, ne sont pas du tout statiques comme on le croit. Mais si l’attachement au passé peut admettre des nouveautés, des transformations, le plus souvent le sens de l’évolution qu’il perçoit est celui d’une décadence, d’un déclin. L’innovation dans une société se présente sous forme d’un retour au passé : c’est l’idée-force des “ renaissances ”. (…) Le passé est rejeté seulement quand l’innovation est jugée à la fois inéluctable et socialement désirable. ”

Jacques Le Goff, Histoire et mémoireGallimard Editions, 1988

mardi 3 novembre 2009

Astuces et stratagèmes (11) : Eteindre le feu en ajoutant du bois


Shakespeare nous l'apprend dans Roméo et Juliette : "si tu veux que deux êtres s'aiment ,tente de les séparer."
(d'après Chevaucher son Tigre -Giorgio Nardone-Le Seuil 2008)

vendredi 30 octobre 2009

Lexique 29 : La connaissance du changement



“ Le changement, dans son acceptation la plus générale, est inintelligible et contradictoire, c’est-à-dire impossible, sans un principe dont il procède et qui, par là même qu’il est son principe, ne peut lui être soumis, donc est forcément immuable; et c’est pourquoi, dans l’antiquité occidentale, Aristote avait affirmé la nécessité du “ moteur immobile ” de toutes choses. Ce rôle de “ moteur immobile ”, la connaissance le joue précisément par rapport à l’action ; il est évident que celle-ci appartient toute entière au monde du changement, du “ devenir ” ; la connaissance seule permet de sortir de ce monde et des limitations qui lui sont inhérentes, et, lorsqu’elle atteint l’immuable, ce qui est le cas de la connaissance principielle ou métaphysique qui est la connaissance par excellence, elle possède elle-même l’immutabilité, car toute connaissance vraie est essentiellement identification avec son objet. C’est là justement ce qu’ignorent les Occidentaux modernes, qui, en fait de connaissance, n’envisagent plus qu’une connaissance rationnelle et discursive, donc indirecte et parfaite, ce qu’on pourrait appeler une connaissance par reflet, et qui même, de plus en plus, n’apprécient cette connaissance inférieure que dans la mesure où elle peut servir immédiatement à des fins pratiques ; engagés dans l’action au point de nier tout ce qui la dépasse, ils ne s’aperçoivent pas que cette action même dégénère ainsi, par défaut de principe, en une agitation aussi vaine que stérile. ”

René Guénon, La crise du monde moderneGallimard Editions, 1946

mardi 27 octobre 2009

La mise à mort du travail,lundi 27/10 20h35 sur France3

En regardant cette série lundi soir je me dis que quelque chose est en train de se passer entre les événements de France Télécom, cette série de films,des déclarations ministérielles...
Des indicateurs d'une certaine prise de conscience médiatisée mais laquelle ?
Celle de centrales syndicales, des inspecteurs du travail, médecins ou psychologues du travail multipliant les avertissements depuis quelques années sur la souffrance au travail et trouvant enfin un écho médiatique.
Celle des grandes entreprises qui voyant pointer une nouvelle réglementation sur sur les risques psycho-sociaux s'y préparent.
Celle des experts en management qui parlent de changement, de rupture même dans les modèles de management, influencés par de nouveaux modèles économiques, l'accélération du temps, le recherche toujours accentuée d'allégement des coûts beaucoup plus que d'innovation ou de création de richesse.
Celle des collaborateurs eux mêmes , la majorité silencieuse assez peu encline à s'exprimer sur ces sujets surtout en temps de crise.
Celle des cinéastes enfin, réalisateurs d'un énorme travail relativement peu courant dont on peut simplement regretter qu'ils n'aient pas su (?),voulu (?)contrebalancer leur propos par des expériences plutôt réussies d'amélioration des modes de collaboration dans l'entreprise.Ca existe et ça pourrait faire du bien à beaucoup de gens de s'en rendre compte.

Pour revenir au propos du film,cela fait déjà quelques années que chacun sait, sent que le climat n'est pas bon dans certaines entreprises, que dans d'autres les collaborateurs sont à l'arrêt ,déboussolés : les repères d'un monde ancien de l'industrie classique fondées sur la productivité de la tâche et le contrôle de son exécution sont en train de disparaître laissant un grand vide derrière eux. De nouveaux modèles peinent à apparaître comme si l'innovation managériale suivait forcément l'innovation économique pour finalement la structurer, la consolider la pérenniser.
Car ne nous y trompons pas si le taylorisme se met en place par la volonté de M. Ford de fabriquer plus de modèles en série au meilleur coût, c'est bien ensuite ce système d'organisation du travail qui soutiendra le modèle économique.
Dit autrement : où sont les M.Ford de la nouvelle économie qui se met en place ?

vendredi 23 octobre 2009

Lexique 28 : L'urgence


Quand il est urgent c'est déjà trop tard.

Talleyrand.

« La peur du déclassement bride la société française »



Reprise d 'un papier des Echos sur la présentation du nouveau livre d'Eric Maurin.

Dans un essai à paraître aujourd'hui, le chercheur Eric Maurin pointe l'angoisse du décrochage qui touche notamment les classes moyennes. Une peur favorisée, selon lui, par les réponses politiques, qui tendent à renforcer la protection des salariés.
Une angoisse sourde, qui taraude un nombre croissant de Français. »Pour Eric Maurin, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), « la peur du déclassement »,titre de son livre (1) qui paraît aujourd'hui, imprègne la société française. Peur du chômage, de voir ses enfants sortir du système scolaire sans qualification, mais, plus largement, peur de perdre les avantages acquis : pour l'auteur, la société française est rongée par la hantise du décrochage.
Pourtant, le risque est faible : en 2009, en pleine crise économique, seuls 300.000 salariés en CDI ont été licenciés. « Une proportion infime, à peine 1 % de la population active » , rappelle Eric Maurin. Il n'empêche, la peur l'emporte.
L'exemple de la crise de 1993

Le sociologue rappelle notamment un exemple révélateur : « En 2007, l'Insee recensait 14.600 sans-abri ; si l'on retient le chiffre de 100.000 personnes, avancé par les associations d'aide aux SDF, on peut calculer que 0,16 % de la population vit dans la rue. Or, d'après un sondage réalisé en 2006, 48 % des Français pensent qu'ils pourraient devenir un jour SDF ; deux ans plus tard, avec la récession, cette peur s'est encore accrue, 60 % des personnes s'estimant désormais menacées. »
Cette peur de l'avenir se mesure particulièrement lors des crises économiques, comme celle de 1993, qui a vu le nombre de jeunes diplômés se tourner vers la fonction publique exploser. Avec la crise actuelle, le schéma pourrait se reproduire, vu la dégradation brutale du marché de l'emploi pour les jeunes diplômés.
Au-delà du constat, l'intérêt de l'ouvrage d'Eric Maurin est dans l'analyse des causes. « Depuis cinquante ans, les politiques publiques ont systématiquement privilégié la protection de ceux qui ont déjà un emploi plutôt que ceux qui n'en ont pas. Le résultat, c'est que la perte de statut est devenue un choc terrible : les individus peuvent tout perdre d'un seul coup. C'est une hantise, notamment pour les classes moyennes et supérieures », explique-t-il.
Le constat est particulièrement vrai au niveau de l'école. Le chercheur s'est livré à une analyse dans le temps long - de 1975 à aujourd'hui - de la valeur des diplômes face au chômage. Le constat est sans appel : « En 2008, le chômage parmi les diplômés du supérieur est inférieur à 10 %. Pour les non-diplômés, il monte à 50 %, soit un écart de 40 points. La différence n'était que de 10 points en 1975 ! La valeur des diplômes n'a jamais été aussi forte, mais, dans le même temps, échouer à l'école n'a jamais été aussi disqualifiant »,souligne Eric Maurin.
« Des blocages irrémédiables »

La conséquence de cet attachement aux statuts est politiquement dramatique. « Tout projet de réforme est perçu comme une remise en cause d'acquis chèrement acquis. On en arrive donc très vite à des blocages irrémédiables », remarque le sociologue. Il pointe notamment les limites de la réponse politique. « Pour absorber cette peur, il faudrait atténuer l'écart entre les catégories, afin que le déclassement social soit moins dramatique. Or, les politiques ont pris l'habitude, face aux crises, de renforcer les protections dont bénéficient les populations. »
De quoi faire prospérer, selon Eric Maurin, la « société des statuts. »

MAXIME AMIOT, Les Echos

vendredi 16 octobre 2009

Astuces et stratagèmes (10) : Tuer le serpent avec son propre venin


Tout jeune Alexandre faisait déjà peuve d'un esprit entreprenant et de beaucoup d'astuces. son père Philippe, roi de Macédoine , lui interdit de rencontrer la belle Phillis , une femme aux moeurs légères avec laquelle Alexandre entretenait une liaison passionnée. Le conseil venait d ' Aristote, le percepteur d'Alexandre, qui considérait cette liaison comme nuisible à son éducation. Phillis alla voir Aristote en lui disant que suite à son intervention elle se sentait très attirée par lui et lui proposa un rdv dans un bois le soir . Aristote tomba dans le piège : Phillis l'accueilli à moitié nue et lui demanda de se déshabiller et de se mettre à quatre pattes pour qu'elle puisse le fouetter. Très excité Aristote s'exécuta et à cet instant Alexandre et son père Philippe sortirent des fourrés pour constater à quel point son précepteur était vertueux.De honte Aristote se retira sur un île pour écrire un essai contre les femmes et Alexandre et Phillis reprirent leur relation.
(d'après Chevaucher son Tigre -Giorgio Nardone-Le Seuil 2008)

lexique 26 : L'utilité de l'anthropologie


Je voudrais pour conclure réaffirmer que l'anthropologie est plus que jamais nécessaire dans le monde que nous vivons.Ce n'est pas la biologie moléculaire ni les nanotechnologies qui vont nous apprendre ce que signifie être chiite ou sunite ou Pachtoun, ou nous expliquer l'histoire de l'expansion coloniale de l'Occident. .

Marcel Godelier in Communauté , Société, Culture; CNRS Editions 2009.

Lexique 27 :Les moyens du changement.


" Les moyens du changement sont partout les mêmes : :une attitude pragmatique faite d'écoute, d'ouverture et de respect,tout en ayant un objectif très précis et en se fixant une obligation de résultats. Pour le dire autrement , être ferme sue l'objectif, souple sur sa mise en oeuvre. Et non l'inverse si fréquent : être inflexible sur un processus au point de devoir in fine abandonner l'objectif. Quatre ingrédients sont clés : la lucidité sur la situation, la volonté de changement, la transparence quant à la destination et le courage de la mise en oeuvre."
Carlos Ghosn

jeudi 8 octobre 2009

Enquête narrative chez France Télécom




Les récents événements survenus ces derniers mois chez France Télécom, ainsi que la lecture du dernier livre de d'Eric Maurin "La Peur du déclassement" (Seuil 2009) m’ont fortement interpellé en tant que coach et praticien narratif : que peut apporter la Narrative dans ce contexte ? comment peut elle contribuer à éclairer la situation ? et peut être surtout comment pourrait elle aider les différents acteurs à trouver des solutions ?

Voici quelques unes des questions que je me suis posé et que je vous propose de traiter à travers ce projet d’enquête narrative chez France Télécom. Je m’y suis attelé avec toute mon expérience de « pionnier -vétéran « de la narrative en entreprise en France (5 ans d’interventions en entreprise avec un des tous premiers ateliers en 2004 dans une banque avec deux autres coachs ) et aussi, je l’espère, quelques unes des fines traces de l’humilité indispensable à la posture transmises par Michael White dans ses ateliers: celle d’un explorateur, solide sur sa posture, sa méthode mais décentré quant à son issue.

Partons des commentaires transmis par les médias ces derniers mois pour mieux comprendre les types d’explication qui se sont succédés et les logiques d’actions menées pour enrayer le processus.

1Explication par Le déni : il ne se passe rien dans cette entreprise, il s’agit d’un non événement . Justification statistique : le taux de suicide dans l’entreprise est inférieur au taux national des adultes en activité. Conséquence : comme Il ne se passe rien donc l’entreprise ne peut rien faire.

2Explication par le geste personnel : il se produit bien quelque chose mais il s’agit d’une multiplication de gestes individuels s’expliquant par des raisons exclusivement personnelles.Conséquence : Il se passe quelque chose mais dans la sphère privée, dans laquelle l’entreprise ne saurait porter de regard et encore moins intervenir.

3 Explication par les pratiques managériales : commençons par les mesures prises : le 28 septembre le Président Didier Lombard arrête le principe de mobilité systématique des cadres tous les trois ans ainsi que les objectifs individuels sur un plateau téléphonique ; le 5 octobre le directeur général présente sa démission.Conséquence de ces mesures : la reconnaissance de la responsabilité de certaines pratiques managériales dans l’entreprise.

4 Explication par Les risques psycho sociaux: fournies là aussi indirectement par une déclaration du ministre Xavier Darcos en adressant une demande de négociation aux partenaires sociaux pour « enrayer la spirale des suicides »

Conséquence : si on reprend la définition de l’INRS (institut national de recherche et de sécurité) il s’agirait dans cette hypothèse d’examiner des facteurs de stress au travail, violences externes ou internes…

5 Explication par le déclassement : dernière piste, celle que nous ouvre le sociologue Eric Maurin avec la sortie de son livre sur le concept de déclassement et surtout de peur du déclassement :« ressentie par l'ensemble de la société, y compris par les classes moyennes et supérieures,celles qui ont le plus à perdre. Cette peur est la conséquence, de politiques publiques, qui depuis cinquante ans ont systématiquement privilégié la protection de ceux qui ont déjà un emploi plutôt que le soutien de ceux qui n'en ont pas. L'aspect positif est que les salariés en place ont été de mieux en mieux protégés; L'aspect négatif c'est que la barrière est devenue de plus en plus difficile à franchir pour tous les autres...

Plus les statuts sont protégés, moins souvent on les perd, mais plus on perd quand ils disparaissent. »

Cette fois je me risque à l’analyse : c'est dans ce déclassement réel (perte de statut, mobilité obligatoire, plateau téléphonique) et surtout la peur de son accentuation (perte du statut de fonctionnaire) qu'il faudrait aussi rechercher la cause de ces gestes.

En relisant l’ensemble ces analyses, dont au moins 4 ont conduit à des actions concrètes de l’entreprise, je suis frappé par la relative absence du point de vue des salariés. Ils en sont même les absents implicites.

Pourtant, après toutes ces analyses, de nombreuses questions demeurent sans réponse et les salariés sans parole .

Reprenons simplement quelques unes des questions utilisées dans nos audits narratifs : Que pensent de la situation ces femmes et ces hommes rentrés voici 15 ou 20 ans dans l’entreprise, jeunes diplômés de l'université ou d'une école ?

Quelles étaient alors leurs motivations à entrer dans cette entreprise publique, fleuron de la technologie française ? Quels étaient alors leur projet,leurs espoirs, leurs rêves en la rejoignant ?

15 ou 20 ans plus tard quelles sont les difficultés rencontrent-ils réellement sur le terrain? Quelles sont les conséquences de ces difficultés pour travail ? pour eux-mêmes? Quelles valeurs sont, aujourd‘hui, négligées? Qu’est ce que cela les conduit à faire ? à ne pas faire ? Comment avec tout ce qui s’est passé peuvent–ils imaginer leur avenir dans l’entreprise ?

L’hypothèse narrative sous-jacente à toutes ces questions est que l’écart entre les aspirations passées et la représentation des difficultés actuelles est susceptible de révéler un certain nombre de valeurs négligées, elles mêmes à l’origine d'un certain malaise.

Faudrait-il poser ces questions pour tenter de produire une nouvelle explication ? Une de plus ?

Non pas seulement car la force de l’approche narrative est ailleurs :

- Elle permet d’abord d’externaliser le problème, c’est-à-dire sortir d’une voie sans issue où chacun se vit à tour de rôle comme le problème (salariés,direction, managers) pour partager une analyse et se donner la possibilité d’inventer des solutions .Travailler à cette externalisation c’est reconnaître l’existence du problème, condition préalable à tout traitement et ce d’autant que celui ci a été nié pendant des mois. Reconnaître n’amène pas forcément à expliquer mais pose les bases d’un changement possible , d’une nouvelle histoire par rapport à l’histoire dominante.

- Elle permet ensuite de relayer une parole vivante, toutes les paroles (salariés, managers, direction) porteuse d’émotions, de souffrance certainement mais peut être aussi de l’espoir de voir l’entreprise se reconstruire. C’est dans ces paroles qu’il sera possible de trouver le sens et l’énergie nécessaires pour reconstruire un futur possible à la portée des uns et des autres.

- C’est enfin mettre chacun face à ses responsabilités dans la mise en œuvre de tout un dispositif narratif où chacun prend sa place pour raconter tout d’abord puis surtout faire émerger les conditions d’une nouvelle histoire, la faire exister.

En conclusion l’approche narrative en entreprise nous aide à mieux comprendre bien sur, mais surtout à construire un cadre d’intervention permettant de reconnaître ce qui c’est passé et de libérer la parole.

Il s’agit ainsi de se donner la possibilité de créer au sein de la « communauté entreprise « une nouvelle histoire, un nouveau modèle collaboratif, plus celui d'un passé ancien qui n'est plus depuis longtemps, plus celui d'un passé récent anxiogène et dépassé mais celui d'un futur possible à la portée de tous.

C'est là tout ce que peut apporter l’approche narrative en entreprise.

C’est là tout ce que l’on peut souhaiter pour le futur de France Télécom.




mercredi 7 octobre 2009

Astuces et stratagèmes (9 ) : Circulaire et linéaire , linéaire et circulaire



L'art de naviguer en évitant l'impact direct des vagues et en les pénétrant plutôt par des trajectoires qui réduisent leur résistance et exploitent leur poussée .

(d'après Chevaucher son Tigre -Giorgio Nardone-Le Seuil 2008)

jeudi 1 octobre 2009

Lexique 25 : Pour penser le changement


Pour penser le changement et pour le voir ,il y a tout un voile de préjugés à écarter, les uns artificiels créés par la spéculation philosophique, les autres naturels au sens commun. .

Henri Bergson in La perception du changement-conférence d'Oxford 26 et 27 mai 1911.

mardi 29 septembre 2009

Du just do it au do it yourself


vendredi 25 septembre 2009

Lexique 24: Le changement durable



Pour comprendre pourquoi le maintien de changements importants nous échappent, nous devons raisonner moins comme des dirigeants que comme des biologistes

Peter Senge

mardi 22 septembre 2009

Astuces et stratagèmes (8) : Pour redresser une chose , il faut apprendre à la tordre d'avantage


L'effort qu'il produit afin de trouver des solutions nouvelles et créatives à des problèmes jusque là non résolus représente l'une des prisons mentales de l'homme moderne.
(d'après Chevaucher son Tigre -Giorgio Nardone-Le Seuil 2008)

vendredi 18 septembre 2009

Lexique 23 : la transformation du monde


Hors ce monde se transforme aujourd'hui selon un double mouvement. Toutes les sociétés ,grandes ou petites, ne peuvent espérer avoir un développement économique sans s'intégrer chaque jour d'avantage dans le système capitaliste devenu mondial. Mais paradoxalement ,à mesure que leurs économies s'y intègrent ,on assiste de la part de ces sociétés à des revendications de souveraineté plus grande sur leur propre développement politique et culturel , que ce soit sous la réinvention des traditions ou sous la forme du refus de respecter les Droits de l'Homme définis par l'Occident .

Marcel Godelier in Communauté , Société, Culture; CNRS Editions 2009.